02 Star by Virginia C. Andrews

Auteur:Virginia C. Andrews [Andrews, Virginia C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Andrews Virginia
Éditeur: Grizli777
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

5

— Environ deux mois plus tard, il devait être dans les six ou sept heures – je venais de faire dîner Rodney –, quand j’ai décidé de prendre un bain. J’avais mon baladeur CD et j’écoutais une compil’, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Alors, forcément, quand Aaron est rentré, je n’ai rien entendu. Il était pressé : il n’avait pas mis les pieds dans l’appartement qu’il débarquait dans la salle de bains.

— Tu n’avais pas verrouillé la porte ? s’est écriée Jade, d’un ton incrédule.

— Le verrou était cassé depuis belle lurette et personne ne s’était donné la peine de le réparer.

J’allais enchaîner quand j’ai remarqué l’étrange comportement de Cat : elle se tordait la main gauche avec une telle brutalité que je me demandais comment elle pouvait ne pas se faire mal. En l’examinant de plus près, j’ai vu ses jambes trembler. Tout juste si ses genoux ne s’entrechoquaient pas.

J’ai lancé un coup d’œil à la psy. Elle observait Cat avec encore plus d’attention que moi. Tout à coup, elle s’est penchée et lui a pris la main.

— Tout va bien, Cathy, lui a-t-elle dit à voix basse. C’est l’histoire de Star que nous sommes en train d’écouter, maintenant.

Cat a levé les yeux vers elle. Une sorte d’apaisement a peu à peu chassé son regard de bête aux abois et son tremblement s’est progressivement calmé.

— Ça va ? lui a chuchoté la psy.

Cat a hoché la tête. La psy lui a souri, en lui tapotant la main, puis elle s’est redressée et s’est tournée vers nous pour nous prier d’excuser cette interruption. Comme j’hésitais toujours à reprendre la parole, elle a ajouté :

— Tout le monde va très bien, Star. Continue.

J’ai vaguement marmonné :

— Ce n’est pas si dramatique que ça. Y a vraiment pas de quoi se mettre dans des états pareils, franchement.

— Ce sera à nous d’en juger, m’a objecté Jade. Ce qui est grave pour toi, et ce qui l’est pour moi, ne sont pas nécessairement la même chose.

— Et qui dit que tu as raison ?

— Personne. Ce n’est pas nécessairement la même chose, c’est tout. Mais ce n’est pas la peine de me sauter à la gorge chaque fois que j’ouvre la bouche.

— Eh bien, tu n’as qu’à pas me juger. Je me fiche de ton jugement !

— Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je ne parlais pas au sens premier du terme. Si tu n’étais pas si susceptible…

— Mesdemoiselles !

La psy est intervenue avant que j’aie eu le temps de répondre et elle m’a lancé un regard propre à m’en dissuader. Je me suis enfoncée dans les coussins du canapé, sans quitter Jade des yeux. Elle a détourné les siens et croisé les jambes. Alors, j’ai repris mon récit :

— J’ai juste vu la porte de la salle de bains s’ouvrir et j’ai poussé un hurlement en voyant Aaron entrer. Mais il a fait comme si je n’étais pas là. Il s’est dirigé vers le lavabo, et puis il a ouvert l’armoire de toilette et il a pris son rasoir et sa bombe de crème à raser.

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